En 2011, les écoles primaires de Genève avaient reçu le calendrier interreligieux “D’eau et de feu”, qui présentait plus de 100 fêtes religieuses ou civiles. Cet outil de sensibilisation et de formation permet de soutenir les enseignant-e-s qui souhaitent aborder les faits religieux en classe ; pas toujours facile à faire, dans le cadre de l’école laïque, en respectant les sensibilités et en amenant des connaissances bien documentées…
Chaque année, un nouveau thème est abordé. Le calendrier interreligieux est accompagné d’un dossier de 60 pages au format A4 rédigé par des spécialistes reconnus.
D’eau et de feu
Les symboles tiennent une place essentielle dans les cultures de l’humanité. À la charnière du profane et du sacré, de l’humanité et du divin, ils sont aussi un mode d’expression privilégié des religions.
Tout en laissant place au mystère, ces représentations porteuses de sens permettent d’exprimer l’indicible, de rendre visible l’invisible, présent l’absent.
C’est pourquoi les mythes et les textes sacrés des religions sont tissés de symboles. Parmi les plus importants figurent les éléments fondamentaux de la nature, tels l’eau et le feu. Tous deux apparaissent étroitement liés aux forces surnaturelles dont ils évoquent la puissance dans toute son ambivalence, à la fois protectrice et destructrice: indispensables à la vie, ils peuvent aussi l’anéantir. L’eau et le feu comptent ainsi parmi les symboles universels du sacré. Intermédiaires privilégiés entre le monde des humains et le monde des esprits ou du divin, l’eau et le feu purifient et régénèrent. Cette fonction est très présente dans les rites religieux qui maintiennent la relation des fidèles avec l’Absolu qui est le leur. Elle fait de l’eau et du feu deux grands symboles de la vitalité du lien avec le divin.
Déjà 20 ans que cet excellent outil de connaissance existe !
Pour 2015-16, il présente UN MONDE EN FÊTES et permet de parler des fêtes religieuses ou civiles tout au long des saisons.
Le 3 novembre 2015, le vernissage de l’exposition pour les 20 ans du calendrier interreligieux a réuni des personnalités du monde politique et des communautés religieuses. Nous avons pu notamment écouter l’allocution de Madame Esther Alder, Maire de la ville de Genève.
Allocution prononcée lors du vernissage à l’Espace Fusterie de l’exposition pour les 20 ans du calendrier interreligieux (3 novembre 2015)
Je suis très heureuse d’être parmi vous ce soir et de vous transmettre les salutations de la Ville de Genève. Comme vous le savez, Genève est depuis toujours un carrefour, une terre d’immigration. Dès le XVIe siècle, les réformés français et italiens qui étaient victimes de persécutions ont trouvé refuge dans le canton. Au fil des siècles, des représentants d’autres religions se sont installés à Genève. Aujourd’hui, 400 communautés religieuses et 272 lieux de culte sont implantés dans le canton, selon les chiffres du Centre intercantonal d’information sur les croyances. Genève et sa périphérie figurent ainsi parmi les agglomérations suisses qui comptent le plus grand nombre de collectivités religieuses.
L’agglomération est devenue un véritable laboratoire de la diversité culturelle et religieuse. Et cette diversité est une richesse à cultiver et à préserver. Ce qui est impressionnant, à l’heure où nous voyons apparaître des conflits dans lesquels le facteur religieux joue un rôle important, c’est de constater à quel point toutes les communautés religieuses vivent en paix à Genève. Il est vrai que la culture du dialogue et la volonté de chercher l’entente et la paix font partie de l’esprit de Genève.
Le maintien de la paix entre les diverses communautés religieuses est aussi un mandat constitutionnel que se partagent la Confédération et les cantons. Mais comme l’a souligné le Conseil fédéral il y a un an dans une réponse à une interpellation parlementaire, il appartient aussi à la société civile, et notamment aux communautés religieuses elles-mêmes, de favoriser le dialogue interreligieux. Nous savons tous à quel point le dialogue entre les religions est nécessaire. Alors j’aimerais saluer le travail de toutes celles et de tous ceux qui rendent possible la publication du Calendrier interreligieux année après année.
Le Calendrier interreligieux œuvre non seulement au dialogue entre les religions, mais il diffuse aussi des informations précieuses à l’attention du public romand, dans le plus grand respect de toutes les traditions. Il contribue à faire reculer la mauvaise connaissance des religions qui est souvent à la base de nombreux préjugés. Je suis personnellement convaincue que la culture religieuse renforce la cohésion sociale, et j’encourage vivement les concepteurs du Calendrier à poursuivre leur travail et les communautés religieuses leur dialogue.
De son côté, la Ville de Genève s’est dotée d’une politique de la diversité qui vise à favoriser l’inclusion et la participation de tous les habitants à la vie de la Cité. La politique municipale en matière de diversité traduit en actes la Convention européenne des droits de l’homme. Ainsi, la Ville de Genève traite les habitantes du territoire municipal de manière égale, sans distinction liée à la durée de résidence, la religion, la nationalité, l’origine ethnique, le genre ou l’orientation sexuelle. La politique communale en matière de diversité se focalise sur ce qui rassemble les personnes et non sur ce qui les divise. Elle reconnait les ressources et le dynamisme de toutes les communautés, tout en élaborant une identité autour de valeurs communes, celles des droits humains.
La volonté politique du Conseil administratif est d’œuvrer en faveur d’une Genève à la fois plurielle et une. Nous avons donc des objectifs communs, et j’en suis très heureuse.